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Lys Reygor_site officiel /Musée de la Création Franche
Exposition "Visions et créations dissidentes"2011_________
au Musée de la CréationFranche

MUSIQUE
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Lys Reygor, "Collages alléatoires" _ détail
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;22 toiles présentées au Musée de la Création Franche, du 25 sept.2011 au 27 nov. 2012
durant l'exposition collective : "Visions et Créations dissidentes"
au Musée de la Création Franche de Bègles
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Lys Reygor, "Collages alléatoires" _ détail
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Texte du catalogue de l'exposition Visions et Création dissidente, cru 2011 au Musée de la Création Franche
Bienvenue à Lys Reygor-land
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Lys Reygor aime les rencontres improbables, donc les surprises. Ses moments d'étonnement accumulent les niveaux de réalité, façon marabout-bouts de ficelles à chat-peau. Et multiplient les lectures, pour mieux partager des regards de biais, toutes ses révélations sous-jacentes.
Derrière l'agitation de premier plan, qui capte, son art est un savant funambulisme, gorgé de lignes de fuites. Logique qu'ils soit peuplé de personnages déséquilibrés à crânes ricanants, d'une armée d'animaux fantasmagoriques et de présences, tout à tour angoissantes ou attendrissantes ; toujours inattendues. On trouve ici du surréalisme flamboyant, des images à Dada, des enluminures XIXème... toute une pratique de la théorie des nuages, du cadavre exquis et du geste automatique. Et chaque tableau a son pouvoir d'hypnose.

On sent chez la démiurge, une volonté de dé-hiérarchiser les notions de beauté et les habitudes de représentations. Ca grouille et farfouille profond. Tandis que des objets du quoditien surgissent inopinément, façon batterie de cuisine qui se mue en casserole-guitare. Comme ces mots qui se retrouvent en apesanteur picturale, parmi poils à gratter l'esprit, sirène de BD fin-de-siècle, jambes carnivores et salière hantée. Les merveilles d'Alice ne sont pas loins, paradant avec coquettes et galants hommes, lapins fripons et félidés rieurs. Mais attention, malgré baldaquins et scènes de séduction, une reine gore habite le château. Et puis une Babel rougeoie, l'autre bleuit, quand la troisième n'a plus de couleur dominante. Une encore se trouve découpée dans le bois, la suivante irridiée en rose et vert... Il n'y aura pas de série ici.

Parmi ces folles juxtapositions, de dessins collés, croquis préparatoires, griffonages et découpages, des indices reviennent : roses romantiques, coeurs pirates, visages qui se guettent, bestiaire familier, couples et quolifichets. Aux présences humaines, se rajoute une douceur féline et une dimension végétale. Surgit ainsi une sorte de généalogie intérieure, que Lys sature et enlumine. La vie démantibulée d'espèce rare, reprend corps, dans son onirisme singulier. Comme une floraison existentielle, riche de polysémie sensuelle, d'une féérie hantée, fichement surchargée, mais sans grand espoir d'atteindre la satiété... On devine ici le transitoire de l'oeuvre en mouvement et le jeu sur le hasard, tour à tour traqué, puis déjoué, et humainement repoussé par l'artiste.

Son univers fécond se joue des apparences morcelées, faisant voir les images nouvelles et luxuriantes, d'une famille certes de freaks, mais bel et bien recomposée. Dans ces toiles-tapisseries baroques, peuplée d'habitants aux moeurs fantasques, le fantastique de Lys Reygor nargue la réalité, tout en la laissant pénétrer. Et ses tableaux sont comme des bribes d'enfance exhumée près des sursauts d'aujourd'hui, les fulgurances d'une déliquescence refusée ; puisqu'ici, même les enseignes sont redessinées...
Ses tranches d'imaginaire se rejoignent, pour parler la même langue visuelle d'une vie en vrac, avec des ornements de toutes origines et de tous temps. Car malgré matières disparates, visions spontanées d'horreur et personnages symbolistes à contre-courant, elle nous dévoile les liens singuliers, que tisse au fil des fresques, son sens aiguisé de la liberté.
La mort y danse près du poulet rôti, et tels des instants de délice fuyant, son précieux puzzle visionnaire, est une invitation à l'abordage d'un nouveau continent.
Ses toiles ressemblent à des souvenirs de voyage dans un absolu perso, la main tendue et le coeur battant.

Patrick Scarzello
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détail 
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vue d'expo
Cette toile fait désormais partie du fond du Musée de la Céation Franche, ainsi que deux autres de la même série et du même format
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Expo La Mauvaise réputation2010